Les critiques pleuvent
Apple autorise d'autres magasins d'applications que l'App Store

Apple modifie en mars la distribution des applications sur l'iPhone afin de se conformer à une nouvelle loi européenne. Cela devrait être un triomphe, mais beaucoup se plaignent.
Publié: 30.01.2024 à 09:00 heures
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Tobias Bolzern

Que s'est-il passé?

Au sein de l'Union européenne, Apple autorisera à l'avenir l'installation sur l'iPhone d'applications provenant d'autres plateformes de téléchargement que l'App Store, contrairement à ce qui est possible pour l'instant. Ce changement marque un virage majeur dans la stratégie d'Apple, en réponse à la nouvelle législation de l'UE, le Digital Markets Act (DMA). Avec le DMA, l'UE veut inciter les grandes entreprises tech comme Apple, Alphabet, Amazon, Meta, Microsoft et Bytedance à rendre les marchés numériques plus concurrentiels.

Puis-je désormais installer n'importe quelle application?

Non, il ne sera pas possible de télécharger des applications provenant de toutes les autres plateformes, comme c'est le cas avec Android. Au lieu de cela, il faudra continuer à utiliser des plateformes certifiées par Apple. Dans un entretien avec l'agence de presse allemande, le directeur d'Apple Phil Schiller a évoqué les risques liés à une installation directe. «Si n'importe quel site web peut télécharger des applications sur l'appareil, cela représente un grand danger pour la sécurité et la protection des données des utilisateurs», a-t-il déclaré. 

Grâce au processus d'authentification, Apple se conforme aux exigences de la loi européenne. Les modifications apportées à l'iPhone seront mises en œuvre en mars. Pour les utilisateurs en Suisse et tous les autres en dehors de l'UE, rien ne change. Pour les usagers de l'UE, le changement pourrait signifier plus de liberté. En effet, les plateformes de téléchargements supplémentaires pourraient également proposer des applications qui étaient jusqu'à présent bloquées par Apple.

L'App Store d'Apple aura bientôt de la concurrence.
Photo: Tobias Bolzern
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Qui critique et pourquoi?

L'un des points litigieux dans le passé était la part qu'Apple prélevait sur les ventes d'applications ou les abonnements conclus via l'application. Celle-ci s'élevait à environ 30% pour les ventes et 15% pour les abonnements. Pour les magasins tiers, cette part sera certes réduite à respectivement 17% ou 10%, mais une nouvelle taxe sera introduite pour les apps fréquemment installées. Il faudra alors payer 50 centimes d'euros par installation si l'on accepte les nouvelles conditions générales en tant que développeur. 

De nombreux développeurs critiquent ces changements. Daniel Ek, CEO de Spotify, a qualifié la réaction d'Apple à la DMA de «chef-d'œuvre de distorsion». Selon lui, le nouveau modèle est certes attrayant à première vue, mais il est confus. «Nos coûts pourraient même être multipliés par dix avec ce système», a déclaré Daniel Ek. Tim Sweeney, CEO d'Epic Games, qui est en conflit avec Apple depuis des années déjà, a lui aussi, qualifié les modifications de «pacotille». Le magazine tech golem.de a même déclaré que l'annonce d'Apple était une déclaration de faillite à la tentative de régulation sous le titre «audacieux, toujours plus audacieux, Apple».

Que dit Apple?

En réaction à la critique de Spotify, Apple a rétorqué que moins d'un pour cent des développeurs devaient payer cette nouvelle taxe pour leurs applications européennes. Les développeurs peuvent également s'en tenir aux conditions actuelles de l'App Store. Les changements leur donneraient donc plus de choix, selon le fabricant.

Que dit l'UE?

Interrogé sur l'annonce d'Apple, le chef de l'industrie de l'UE, Thierry Breton, a déclaré à l'agence de presse Reuters: «A partir du 7 mars, nous évaluerons les propositions des entreprises avec le feedback de tiers. Si les solutions proposées ne sont pas assez bonnes, nous n'hésiterons pas à prendre des mesures sévères.»

(Avec l'ATS)

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