L'organisatrice l'avait promis à sa grand-mère
Un speed dating pour les plus de 65 ans aura lieu ce samedi à Fribourg

Après avoir promis à sa grand-mère de l'aider à lutter contre la solitude, une jeune Fribourgeoise a lancé un speed dating dédié au plus de 65 ans. La seconde édition, qui aura lieu samedi 18 mai, affiche déjà complet.
Publié: 16.05.2024 à 20:30 heures
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Dernière mise à jour: 17.05.2024 à 15:32 heures
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Ellen De MeesterJournaliste Blick

Si un jour Keziah Perez se met en tête de proposer un scénario aux producteurs de Netflix, elle n'aura qu'à s'inspirer de sa propre vie. On imagine déjà le pitch, indéniablement adapté à une comédie romantique étincelante, bourrée de good vibes: pour aider sa grand-maman à lutter contre la solitude, cette jeune Fribourgeoise a mis sur pied «Coeur65plus», un événement de Speed dating pour les personnes âgées de 65 ans et plus.

L'idée est d'accueillir une cinquantaine d'individus, résidant obligatoirement dans le canton de Fribourg, afin de leur permettre de se rencontrer dans «une ambiance chaleureuse». En cas de «match», si deux participants souhaitent rester en contact après la soirée, l'organisatrice endosse ses ailes de Cupidon et partage les numéros de téléphone de chacun, afin que le destin puisse prendre le relais.

Après un lancement plus que réussi en février 2024, la seconde édition aura lieu le samedi 18 mai, de 14h à 18h, dans la salle communale de la Gare, à Vuadens (FR). Réalisé de manière totalement bénévole et soutenu par des donations, l'événement affiche complet depuis une semaine, avec 50 personnes inscrites. 

«Les offres de speed dating s’arrêtant généralement vers 50 ans, j’ai constaté un vrai manque au niveau des offres», déplore la responsable du projet.
Photo: Shutterstock
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Tout est parti d'une promesse

«Les offres de speed dating s’arrêtant généralement vers 50 ans, j’ai constaté un vrai manque au niveau des offres», déplore la responsable du projet. En effet, d'après Pro Senectute, 160'000 personnes âgées de plus de 62 ans souffrent de solitude, en Suisse. 

Et la grand-mère de Keziah Perez ne fait pas exception: «Ma grand-maman, dont je suis très proche, est devenue veuve de manière très brusque, il y a cinq ans. C’était une épreuve très difficile pour elle. Nous nous voyons tous les jours, puisqu’on habite dans la même maison, et elle me parlait régulièrement de son sentiment de solitude, de cette intimité qu’on ne peut construire qu’avec un partenaire.» 

Or, les thés dansants, jeux de cartes et les autres événements classiques destinés aux seniors ne la satisfaisaient pas complètement, bien qu'elle ait toujours fait l'effort d'y participer: «Ma grand-mère n’a que 72 ans, elle est encore très active et n’est pas encore entrée dans cette phase, explique Keziah. La société évolue, la vie ne s’arrête pas à 70 ans, mais beaucoup d’offres de ce type sont plutôt dirigées vers les 80 ou 90 ans. Je lui avais donc promis, en plaisantant à moitié, que si elle ne parvenait pas à faire des rencontres intéressantes, j’organiserais un speed dating.» 

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La timidité, puis l'émerveillement

Évidemment, Keziah a tenu sa promesse. Un soir, voyant sa grand-mère un peu démoralisée, elle s'est installée devant son ordinateur pour transformer son idée en réalité: «J’ai commencé à monter ce projet en une seule soirée, en mobilisant mon réseau, se souvient-elle. La première édition a eu lieu quelques mois plus tard, le 3 février 2024.»

L'engouement fut immédiat: alors que l'organisatrice redoutait un manque de participants, son idée a pris une ampleur folle: «J’avais prévu 20 hommes et 20 femmes et on s’est retrouvées à plus de 70 personnes, si bien que j’ai dû créer des listes d’attente!» 

Seul problème: les femmes semblent plus friandes de ce type d'événement que les hommes, rendant la parité difficile à atteindre: «Les équipes de Pro Senectute, que j’ai contactées dans le cadre du lancement, m’ont confirmé que c’était souvent le cas, précise Keziah. Les hommes de cette génération participent moins souvent à ce genre d’événement, peut-être par pudeur, ou alors parce qu’ils ressentent moins d’affinités avec des concepts comme des thés dansants, par exemple.» 

Or, en ce qui concerne le 18 mai, la parité est garantie. Enchantée par la première édition, la grand-mère de Keziah Perez sera évidemment de la partie, une seconde fois: «Elle a fait plein de rencontres qu’elle n’aurait pas pu faire sans l’événement, elle a été émerveillée par la journée!»

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