Juste après le verdict...
L'attitude d'un juge après la condamnation de Trump en dit long sur la peine qui pourrait être prononcée

Le 30 mai dernier, Donald Trump a été condamné à l'unanimité des 34 chefs d'accusation à son encontre. La question est maintenant de savoir quelle peine sera prononcée à son encontre. Analyse de la situation et du comportement d'un des juges durant le procès.
Publié: 05.06.2024 à 17:27 heures
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Dernière mise à jour: 05.06.2024 à 17:36 heures
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Guido Felder

Ce qu'il s'est passé ces dernières semaines aux États-Unis est historique: pour la première fois, un ancien président américain a été jugé pour une infraction présumée à la loi, poussant un jury de douze personnes à le déclarer coupable à l'unanimité des 34 chefs d'accusation le 30 mai dernier.

Mais l'histoire ne s'arrête pas là: le 11 juillet, le juge Juan Merchan annoncera la peine infligée à Donald Trump. Une question reste donc sur toutes les lèvres: l'enverra-t-il derrière les barreaux – pour une durée allant jusqu'à quatre ans – ou pas? Si oui, Donald Trump serait le premier président américain à gouverner depuis sa cellule, s'il est élu le 5 novembre et si son appel annoncé échoue.

Ne surtout pas trop provoquer les républicains

Mais beaucoup pensent que Juan Merchan n'enverra pas Donald Trump en prison. Et ceux-là se basent sur... le comportement du juge après le verdict du jury! En effet, s'il était convaincu de la gravité de l'acte de l'ancien président américain, le juge aurait probablement fait emmener le républicain après le procès.

Le jury a rendu sa décision à l'unanimité: Donald Trump a enfreint la loi.
Photo: Getty Images

L'expérience montre également que seuls 10% des condamnés se retrouvent en prison pour falsification de documents. Et ce, uniquement si le jugement est lié à d'autres délits.

Le juge Merchan devrait toutefois prononcer une peine à connotation politique, conscient de la colère qu'il susciterait chez les partisans du républicain si ces derniers voyaient leur idole derrière les barreaux. Des manifestations devant la prison, voire une prise d'assaut comme il y a trois ans au Capitole, ne seraient pas exclues.

Quelle peine le juge pourrait-il prononcer?

Plusieurs alternatives s'offrent à Juan Merchan: peine de prison avec sursis, assignation à résidence, amende, voire travaux d'intérêt général, comme ceux prononcés il y a dix ans à l'encontre de l'ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi, condamné pour fraude fiscale.

En raison de la déconnexion de Donald Trump avec les personnes socialement défavorisées, l'ordonnance d'une telle peine serait tout à fait envisageable pour Juan Merchan. Ayant grandi dans un quartier pauvre de New York, ce juge d'origine colombienne est connu pour être un homme doté d'un grand sens de la justice, ne cédant pas devant les personnes haut placées. Il devrait donc prononcer une peine mesurée, n'offrant pas au candidat républicain une nouvelle tribune derrière les barreaux.

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