Pour élire leur député
Les Français de Suisse peuvent voter en un clic

À partir de ce vendredi 27 mai, les 148'000 électeurs français de Suisse et du Liechtenstein peuvent voter sur internet pour leur député. Le premier tour «physique» aura lieu le 5 juin. Le candidat de «Reconquête» (le parti d'Éric Zemmour) espère «tout bousculer».
Publié: 27.05.2022 à 10:59 heures
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Richard WerlyJournaliste Blick

Ce n’est pas nouveau, mais peu d’électeurs français le savent: certains députés de la future Assemblée nationale seront en partie élus… par internet. Ce sera le cas pour le représentant de la sixième circonscription des Français de l’étranger (Suisse et Liechtenstein), que les 148’705 électeurs inscrits – le chiffre pour le récent scrutin présidentiel – peuvent choisir en quelques clics dès ce vendredi 27 mai.

Il leur faut pour y parvenir se connecter à la plateforme dédiée mise en place par le ministère français de l’Intérieur. Il était également possible pour les électeurs français de Suisse de glisser leur bulletin… dans une enveloppe. Contrairement aux règles en vigueur sur le territoire français (outre-mer inclus) le vote électronique et le vote par correspondance sont en effet admis pour le 1,7 million d’électeurs Français qui résident à l’étranger. À condition d’en avoir fait la demande au plus tard le 31 mars dernier.

Onze députés pour les Français de l’étranger

Onze députés représentent, à l’Assemblée nationale, ces électeurs qui résident hors de France. La Suisse est le seul pays à disposer d’une circonscription à part entière (la 6e, qui englobe le Liechtenstein où moins de 100 électeurs sont recensés), puisqu’elle abrite la communauté française à l’étranger la plus nombreuse. Et la bataille électorale promet de faire rage.

Quinze candidats sont en lice, dont le député sortant Joachim Son-Forget, plébiscité en 2017 sous l’étiquette pro-Macron «La République en marche» (75% des suffrages au second tour après une victoire au premier tour annulée faute de participation suffisante). Ce dernier, en rupture avec son parti, a choisi de se représenter malgré plusieurs polémiques défavorables. Le mouvement présidentiel a désigné pour lui succéder un proche d’Emmanuel Macron, l’économiste Marc Ferracci, qui ne réside pas dans la circonscription.

«Reconquête» croit en ses chances

L’un des nouveaux venus dans cette bataille législative est le candidat de «Reconquête» Philippe Tissot, résident à Lutry (VD), consultant en solutions de sécurité monétaire, spécialiste de l’impression des billets de banque. Candidat du parti fondé par Éric Zemmour, il espère obtenir plus de voix que l’ex-polémiste – aujourd’hui candidat à la députation dans le Var, pour la circonscription de Saint-Tropez – pour lequel 8,7% des Français de Suisse ont voté au premier tour de la présidentielle.

Créneau? Les valeurs de droite que prétend aussi défendre la candidate «Les Républicains» Régine Mazloum-Martin. Mais sans obsession de l’immigration: «L’immigration zéro n’est pas tenable, j’en suis conscient explique-t-il à Blick. Par contre, la France doit retrouver des marges de manœuvre. L’arrêt des flux migratoires est donc indispensable. Cela, les Français de Suisse le savent bien. Il faut aussi affirmer les valeurs économiques libérales. J’en serai le défenseur.» Problème: les cartes sont brouillées car Joachim Son-Forget a flirté un temps avec Éric Zemmour dont il se dit proche. «C’est faux rétorque Philippe Tissot. Le choix de «Reconquête», c’est moi. Les valeurs défendues par Zemmour, c’est moi»

Les quelque 148’705 électeurs inscrits pourront choisir leur représentant en ligne.
Photo: Keystone

Le candidat pro-Macron part favori

Si l’on regarde les résultats de la récente présidentielle, le candidat pro-Macron part favori. Le président français tout juste réélu a obtenu 44% au premier tour et 81% au second tour. Alors, un grand basculement à droite est-il possible? Au vu des 7,6% obtenus le 10 avril par Marine Le Pen (Rassemblement national) et des 4,6% obtenus par Valérie Pécresse (Les Républicains), cela paraît difficile.

Philippe Tissot, qui ironise avec malice sur son nom homonyme de l’horloger bien connu en Suisse, sait que la partie sera difficile. Comme ses adversaires, il va sillonner la Suisse jusqu’au 5 juin avec l’accent mis sur Genève et Vaud, où résident près de 70% des électeurs. Il mise aussi, comme Éric Zemmour, sur les réseaux sociaux. Histoire d’obtenir le maximum… de clics électoraux!

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