Blick fait le point
Un an avant les élections de 2023, quels partis sont en forme et lesquels ne le sont pas?

Dans exactement un an, jour pour jour, les citoyens suisses seront appelés à élire leur Parlement lors des élections fédérales de 2023. Quels sont les partis favoris et lesquels risquent de perdre gros? Blick dresse un bilan à 365 jours de l'échéance électorale.
Publié: 22.10.2022 à 12:26 heures
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Dernière mise à jour: 22.10.2022 à 13:28 heures
Daniel Balmer, Sermîn Faki, Léa Hartmann et Pascal Tischhauser

C’est un peu comme pour les fonds d’actions: ce n’est pas parce que untel ou untel a été particulièrement performant par le passé que cela va continuer. Si un parti n’a fait que progresser depuis les élections fédérales de 2019, c’est certes remarquable, mais cela ne constitue pas en soi une garantie d'un avenir radieux.

Prenons par exemple les deux partis écologistes. Non seulement ils ont fortement progressé lors des élections parlementaires de l'automne 2019, mais ils ont également réalisé de bons scores au niveau cantonal depuis. Toutefois, il n'est pas certain que ces partis obtiennent les résultats souhaités lors des prochaines élections, dans un an exactement.

Quid du PS? Le deuxième plus grand parti du pays est en pleine crise depuis 2019. La chute se poursuivra-t-elle le 22 octobre 2023? Ce n’est pas une fatalité.

Le président de l'UDC, Marco Chiesa n'est pas très présent.
Photo: Keystone
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Quant à l'UDC, malgré des prises de position osée sur la pandémie et la guerre en Ukraine, le parti semble bien placé.

Blick vous propose le bilan de santé des plus grands partis en Suisse à 365 jours des élections.

L’UDC – une grande puissance stable

Succès électoral: Après avoir perdu des plumes lors des élections de 2019 et des suivantes, l’UDC s’est récemment stabilisé et a même progressé à Glaris, Obwald et Soleure.

Conjoncture thématique: La pandémie de Covid-19 a été une épée à double tranchant pour l'UDC. Le positionnement du parti en matière de politique sanitaire a certes enthousiasmé les milieux coronasceptiques, mais n'a pas plu aux électeurs habituels plus âgés – qui font partie des groupes à risque. La crise énergétique, habilement présentée comme une attaque majeure contre le porte-monnaie des ménages suisses, pourrait profiter à l'UDC. Enfin, si les flux migratoires augmentent dans les prochains mois en Suisse, l'UDC pourra compter sur sa thématique de campagne favorite: l'immigration.

La présidence: Gentil, sympathique, mais absent. Le manque de leadership de Marco Chiesa fait presque oublier qu'il est à la tête du parti.

Pronostic: L’UDC reste stable – et de loin le plus grand parti du pays.

Le PS – le deuxième affaibli

Succès électoral: Le PS est désormais habitué à perdre. Dans quinze des dix-huit cantons où des élections ont eu lieu depuis 2019, les socialistes ont fait de moins bons scores. Au total, 39 sièges ont été perdus.

Conjoncture thématique: Inflation, hausse des primes et augmentation des coûts de l'énergie: en temps de crise, le PS peut marquer des points avec sa politique axée sur l'aide pour les plus faibles. La question du pouvoir d’achat sera l’un des thèmes centraux de la campagne électorale du PS.

La présidence: Le «oui» de justesse (50,5%) à la réforme de l’AVS en septembre a été un coup dur pour le duo Mattea Meyer et Cédric Wermuth. En vue des prochaines élections fédérales, ils ont nommé un professionnel des campagnes politiques au poste de secrétaire général.

Pronostic: Pour les socialistes, ce sera déjà un succès s’ils ne perdent pas trop de points de pourcentage.

Le PLR – un renversement de tendance grâce à la droite

Succès électoral: Les libéraux-radicaux font partie des perdants – au niveau cantonal, le parti a perdu un total de 36 sièges depuis 2019. Mais cette tendance semble s'être renversée au cours des derniers mois: cette année, le PLR a progressé lors de trois des quatre élections.

Une conjoncture thématique: En 2019, personne n'a vraiment cru à la politique climatique du PLR. Mais aujourd’hui, il ne s’agit pas uniquement du changement climatique, mais aussi de la sécurité de l’approvisionnement énergétique du pays. Et là, les libéraux-radicaux peuvent marquer des points. La sécurité, qu’elle soit militaire, énergétique ou sociale, est dans l’air du temps face à une guerre au cœur de l’Europe.

La présidence: Thierry Burkart est un président influent. Il a ramené le PLR sur une voie strictement bourgeoise. Et les derniers succès électoraux du parti semblent lui donner raison.

Pronostic: Le PLR va légèrement progresser et se rapprocher très fortement du PS.

Le Centre – un espoir fusionné

Succès électoral: PDC + PBD = 13,9%. C’est le pourcentage d’électeurs que les deux partis ont cumulé en 2019. Mais depuis, le nouveau parti «Le Centre», issu de la fusion entre le PDC et le PBD, a perdu plus de 40 sièges dans les cantons.

Conjoncture thématique: La lutte contre la pénalisation du mariage est une vieille préoccupation, mais elle est plus complexe que le parti ne le pense. Le Centre a su se profiler en prenant rapidement et clairement position contre la Russie et en associant habilement cette position à un débat sur les valeurs occidentales.

La présidence: Gehrard Pfister est un président de parti fort. Il est le chef incontesté du centre politique.

Pronostic: Le Centre sait lui-même que 1+1 ne fait pas toujours 2. Il peut s’estimer heureux s’il maintient son score de 13,9% des voix.

Les Verts – le zénith atteint

Succès électoral: Après avoir remporté une victoire écrasante lors des élections de 2019, les Verts continuent de progresser dans les cantons. Ils se sont emparés de 51 sièges supplémentaires.

Conjoncture thématique: La crise climatique reste un thème majeur et récurrent. Mais la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine ont eu tendance à reléguer la thématique en second plan. Plus que les députés des Verts, ce sont surtout les activistes du climat qui font les gros titres. La menace de pénurie d’électricité et de gaz prend le pas sur la question de la transition vers des énergies renouvelables. En ce moment, tout est un peu compliqué.

La présidence: En raison de la vague écologique, les Verts ont rencontré un succès presque automatique. Ce n’est pas grâce à la présidence de Balthasar Glättli. Le parti a toujours du mal à transformer ses gains électoraux en succès politiques.

Pronostic: Les Verts ont provisoirement atteint leur zénith.

Les Vert'libéraux – toujours en vogue

Succès électoral: Comme les Verts, les Vert’libéraux ont surfé sur la vague écologiste. Après le succès des élections de 2019, ils ont également marqué des points dans les cantons et ont gagné pas moins de 51 sièges. Le Parti vert'libéral (PVL) reste tendance.

Conjoncture thématique: La crise climatique reste un thème important, même s’il n’est plus aussi dominant. Le fait que le PVL soit considéré comme moins unidimensionnel que les Verts joue en sa faveur.

La présidence: Le président des Verts libéraux, Jürg Grossen, fait un travail solide sans se faire remarquer – ni positivement ni négativement. Cependant, le parti a toujours du mal à définir ses propres thèmes.

Pronostic: Les Vert'libéraux continuent de profiter de la tendance actuelle et peuvent encore progresser un peu.


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