Polémique en terres vaudoises
Des villes censurent-elles les opposants à la loi Covid?

Alors que la population est appelée ce dimanche aux urnes pour se prononcer sur la loi Covid, une publication fait polémique sur les réseaux sociaux. Morges et Lausanne ont-elles enlevé des affiches posées par les opposants? Blick a vérifié.
Publié: 23.11.2021 à 13:29 heures
|
Dernière mise à jour: 24.11.2021 à 10:51 heures
Blick_Antoine_Hurlimann.png
Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

La campagne est particulièrement houleuse. Alors que la population doit se prononcer ce dimanche sur la loi Covid, les fronts se durcissent. Plus l’heure fatidique approche, plus le débat devient haineux. Conséquence: des politiciens n’osent pas se prononcer publiquement sur la question à cause du flot de menaces dont ils sont victimes. Dans cette ambiance survoltée, une publication maintes fois partagée sur Facebook vient encore jeter de l’huile sur le feu.

Ce texte — non sourcé — est accompagné d’une photo, montrant un véhicule chargé d’affiches anti-loi Covid. «Aujourd’hui, Philippe a été témoin d’un truc invraisemblable. Le service de la voirie de Lausanne enlevait les affiches du NON quartier par quartier… À Morges, il n’en reste presque plus non plus… Si jamais quelques-uns pensent qu’on n’est pas manipulés, c’est une histoire à raconter!»

Capture d'écran de la publication qui fait débat sur les réseaux sociaux.
Photo: D.R.

L’auteur de la publication prétend donc que la capitale vaudoise — dont la Municipalité s’est positionnée en faveur de la loi Covid — et sa «Coquette» voisine censurent les opposants. Vraiment? Blick a contacté les deux collectivités pour vérifier cette assertion.

Des internautes assurent que Lausanne et Morges auraient retiré des affiches anti-loi Covid et hurlent à la censure.
Photo: Keystone

Oui, des affiches ont été enlevées

Commençons par Morges. «La Ville a en effet enlevé des affiches du camp du non ces trois dernières semaines», confirme sans détour Patrick Le Fort, chargé de communication. Comment l’expliquer? «Elles contrevenaient au règlement sur l’affichage sauvage, justifie le porte-parole. Ces pancartes sont uniquement autorisés sur les supports prévus à cet effet: les emplacements SGA (société générale d’affichage, ndlr.) et les panneaux publics pour l’affichage libre.»

À la louche, une trentaine de posters a été enlevée par la commune et une quinzaine par Police Région Morges. C’est une situation inédite. «C’est la première fois que la Ville est contrainte de retirer des affiches sauvages dans le cadre d’une campagne de votation, précise Patrick Le Fort. Les précédents cas avaient eu lieu lors d’élections.»

Lausanne confirme aussi avoir retiré des affiches défendant le non à la loi Covid. Combien? Impossible de le savoir: elle n'a «pas encore procédé à un décompte». «Tout affichage sauvage est interdit quelle que soit la teneur du message imprimé sur les affiches, explique dans un courriel Stéphane Beaudinot, chef du Service de la propreté urbaine. De plus, l’affichage politique sur les panneaux destinés à l’affichage libre et à but idéal n’est pas admis à Lausanne. C’est pourquoi ces affiches ont été retirées.»

Le cadre rebondit: «Les différents groupes d’intérêt qui défendent un point de vue lors de votations fédérales (environ 4 fois par an), respectent systématiquement ces dispositions et cela ne pose en principe aucun problème. Ils utilisent les canaux privés (annonces dans la presse, affichage, autres médias et domaine privé).» Toujours selon lui, le personnel communal a traité les affiches en question d’une manière conforme à la pratique usuelle, sans aucune appréciation quant à leur message.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la