C'est Pat Emond qui le dit
Le plus important pour Fribourg Gottéron: marquer le premier but

Fribourg Gottéron est dos au mur. Les Dragons sont menés 3-1 par Lausanne dans leur demi-finale et pourraient bien se retrouver en vacances dès ce mercredi soir. Pour l'éviter, ils vont devoir retrouver leur force offensive.
Publié: 10.04.2024 à 08:55 heures
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Matthias DavetJournaliste Blick

L'attaque de Fribourg n'y arrive plus. 173 minutes et 11 secondes. C'est le temps qui s'est écoulé entre l'avant-dernier et le dernier but des Dragons dans sa série de demi-finales face à Lausanne. Après avoir été blanchi lors de l'acte III, ils n'ont inscrit qu'un seul but lundi soir à la Vaudoise aréna. Une efficacité offensive qui fait que, logiquement, Gottéron est mené dans cette série et se retrouve même désormais dos au mur. Une victoire du Lausanne HC mercredi et les Fribourgeois seraient en vacances.

Avant ce match déjà décisif pour Fribourg, Blick est allé du côté de la BCF Arena. Après avoir parlé quelques instants avec un Marcus Sörensen plutôt confiant et qui pense que les buts vont à nouveau tomber, nous nous sommes posés avec Pat Emond. L'ancien entraîneur de Genève et actuel coach des attaquants est revenu un bon moment sur les problèmes offensifs de ses joueurs. Interview très intéressante, la veille d'un acte V important pour les Dragons.

Est-ce que dans ta carrière de coach, cela t'est déjà arrivé d'être autant dos au mur?
Non. Perdre 1-3, ce n'est pas une situation facile. On s'est mis un peu là-dedans. Lausanne a fait ses matches. Pour nous, les résultats ne sont pas encore là. On a certes réalisé un bon premier acte, mais après, il y a eu ces trois prolongations qui auraient pu tourner d'un côté comme de l'autre. Et puis, ces deux autres défaites dont celle de lundi qui a fait mal. Hier (ndlr: lundi), on s'en est bien sortis, mais encore une fois, Lausanne a trouvé le moyen de marquer le premier but…

Pat Emond (à droite) est l'entraîneur des attaquants à Fribourg.
Photo: keystone-sda.ch

Et on a l'impression que depuis le début de ces play-off, les matches de Fribourg sont très serrés.
Oui, que ce soit contre Lugano ou Lausanne. Mais en marquant le premier but, tu as un avantage. Il faut aussi dire que de notre côté, depuis quelques rencontres, c'est plus difficile offensivement. Donc, on est sous pression.

Tu dis que c'est plus difficile offensivement. Mais pourtant, les chances sont là.
Oui, bien sûr. Ce que je veux dire par là, c'est que durant la saison régulière, les joueurs ont un peu plus de temps et d'espace. Là, c'est un peu plus serré. Et Lausanne joue bien défensivement, en laissant moins de temps à nos joueurs de prendre des tirs dans le slot. Souvent, nos shoots partent de la ligne bleue. Ce lundi, c'était un peu mieux, car on avait des joueurs devant le but…

Mais?
Sauf que le match de samedi à la maison, on a pris beaucoup de tirs, mais il n'y avait souvent personne devant la cage. Ce sont tous des petits détails qui font que ça tourne de l'autre côté. Nos gars sont sous pression et sont donc un peu moins en confiance. Tu réalises tous tes gestes de manière plus précipitée et le résultat est différent.

Comment changer cela pour l'acte V?
Il faut revenir à la base. Refaire les choses qu'on faisait durant la saison régulière, mais en mieux. Il va aussi falloir être plus direct sur la cage. Actuellement, Connor Hughes est dans la zone et est difficile à battre. C'est à nous d'aller le déranger.

Lundi soir, on a vu que Chris DiDomenico et Marcus Sörensen ont changé leur place durant la rencontre. C'était ta décision ou celle de Christian Dubé?
Celle de Christian. Il essaie de trouver des solutions pour amener une étincelle offensive. Parfois ça fonctionne et parfois pas.

Et maintenant, que faire? On n'imagine que dans les rangs fribourgeois, il ne faut pas céder à la panique.
Non non, il ne faut pas tout changer. Mais on doit réaliser que si on veut gagner cette série, on a trois actes VII à jouer. Ça ne sert pour l'instant à rien de penser au sixième ou au septième match et de se projeter trop loin.

Sur quoi cela peut-il se jouer?
Si on marque le premier but, on va s'enlever beaucoup de pression. Par contre, si on l'encaisse, on pourrait commencer à douter et avoir encore plus de pression. On évolue devant notre public et c'est à nous de bien jouer défensivement, puis d'aller chercher ce premier but.

Durant la saison régulière, vous avez pu compter sur une légion étrangère très forte. En play-off, c'est un peu plus compliqué.
Ce sont des joueurs qui ont une implication importante sur quasi tous les matches. Ils ont gardé un rythme très élevé. Mais on ne se le cachera pas: le timing actuel est peut-être moins bon et ils ont un peu moins de succès. Il faut aussi donner du crédit à Lausanne. Il y a plusieurs éléments qui font que ça fonctionne moins bien. Je pense que l'effort est là, la réussite non. Il faut que ces joueurs trouvent une façon pour s'en sortir. Ils ont en tout cas les compétences pour le faire.

On a l'impression qu'il y a une baisse de confiance chez le duo Marcus Sörensen-Lucas Wallmark.
Ils veulent performer. Je ne pense pas que ce soit un manque d'effort. Sörensen a tiré 5 fois au but lundi. C'est à eux de trouver des solutions pour inscrire des buts.

Parlons un peu de Lausanne. As-tu été surpris par la solidité défensive?
C'est une équipe qui, toute la saison, s'est très bien comportée en défense. Nos adversaires donnent beaucoup moins d'espace. Sauf que si on regarde les statistiques, ils concédaient près de 40 tirs par match en saison régulière et ils l'ont réduit d'une dizaine de shoots. Ils jouent davantage en retrait. Pour le moment, ils ont du succès avec cette façon de faire.

Mais justement, le fait que les Lausannois concèdent beaucoup moins de tirs vous a-t-il un peu déstabilisés?
Ils se sont ajustés, oui. Car ils savent que notre offensive est notre marque de fabrique. Et en jouant comme ça, si tu marques le premier but, tu as un net avantage. Si on inscrivait l'ouverture du score, ils n'auraient pas d'autres choix que de s'ouvrir. Et ils reviendraient à leur façon de jouer de la saison régulière. Ils n'ont pas à le faire, car ils ont du succès. On court toujours après le score en essayant d'aller chercher un but et ça nous met plus de pression.

Est-ce qu'il faudrait aller mettre encore plus d'intensité en tout début de match, pour justement aller chercher ce but?
Jusqu'au premier but lundi, on avait les meilleures chances. Mais les cannes des joueurs sont un peu plus crispées. Durant la saison, on parvenait à marquer des buts de manière plus régulière – c'était plus simple. Les joueurs commencent actuellement à douter et il faut que ça change.

Est-ce que toi, en tant qu'entraîneur des attaquants, tu es frustré sur le banc?
Bien sûr. Je pense qu'on n'est pas dans une bonne position, mais on s'y est mis nous-mêmes. Les joueurs ont de bonnes intentions, mais le résultat n'est pas là.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
1
3
3
2
SC Berne
SC Berne
1
2
3
2
ZSC Lions
ZSC Lions
1
2
3
4
EV Zoug
EV Zoug
1
1
3
4
Lausanne HC
Lausanne HC
1
1
3
6
HC Lugano
HC Lugano
2
1
3
7
EHC Kloten
EHC Kloten
1
1
2
7
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
1
1
2
9
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
1
-1
1
10
HC Davos
HC Davos
2
-3
1
11
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
1
-1
0
12
EHC Bienne
EHC Bienne
1
-2
0
12
SCL Tigers
SCL Tigers
1
-2
0
14
HC Ajoie
HC Ajoie
1
-3
0
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