Lundi, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a publié un post plein d'espoir sur X: «La Suisse se réjouit de la participation de la vice-présidente des Etats-Unis au sommet pour la paix les 15 et 16 juin en Suisse.» Kamala Harris sera donc bel et bien présente à la conférence sur la paix en Ukraine qui se tiendra au Bürgenstock dans moins de deux semaines.
Ce sympathique message a toutefois de quoi se poser des questions. Pourquoi le président américain Joe Biden envoie-t-il sa vice-présidente à sa place? Et qu'est-ce que cela signifie pour l'importance de la conférence? Blick répond aux principales questions sur la visite de Kamala Harris en Suisse.
Pourquoi Joe Biden ne participe-t-il pas au sommet pour la paix?
Le président américain sera en Italie pour le sommet du G7 peu avant la conférence du Bürgenstock. Il a toutefois préféré envoyer sa vice-présidente en Suisse, ignorant ainsi la demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky de venir en personne.
A l'approche des présidentielles américaines, Joe Biden est en pleine campagne électorale. Sa décision peut être interprétée comme tel: la bataille à laquelle il se livre avec le républicain Donald Trump dans son pays est plus importante que la guerre en Europe. Dans tous les cas, le président américain a d'autres plans pour le mois de juin: il a prévu de se rendre à une collecte de fonds avec des stars hollywoodiennes comme George Clooney et Julia Roberts.
Que signifie l'absence de Joe Biden pour la conférence?
Plus de 70 chefs d'État et de gouvernement ainsi que des organisations participeront au sommet au Bürgenstock. Mais ceux qui s'attendent à la paix au terme de la rencontre seront déçus. La Russie ne sera pas présente et tente même de saboter la conférence en dégommant Viola Ahmerd et la Suisse toute entière. La Chine a également exclu sa participation pour le moment.
Avec l'absence de Joe Biden, c'est l'homme le plus puissant d'Occident qui met encore l'Ukraine au second plan. Et vu la tournure que prendra probablement la conférence, le président n'aura même pas de grande avancée dans les négociations à présenter à ses électeurs.
En déléguant cette tâche à sa vice-présidente Kamala Harris et au conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan, Joe Biden envoie tout de même deux membres importants de son gouvernement dans le canton de Nidwald. Il souhaite ainsi montrer au monde entier qu'il n'a pas oublié l'Ukraine – malgré sa priorité de l'élection présidentielle américaine.
Comment Kamal Harris se déplacera-t-elle?
La démocrate atterrira en Suisse le 15 juin à bord de l'Air Force Two, l'avion qui transporte les vice-présidents des Etats-Unis. Il s'agira très probablement d'un C-32 de l'armée de l'air américaine, un Boeing 757-200 spécialement configuré.
Quelles mesures de sécurité ont été prises?
La visite de la vice-présidente américaine représente un véritable défi pour les autorités suisses. Les représentants de haut niveau américains voyagent rarement seuls, bien au contraire. Kamala Harris sera sûrement accompagnée de tout un cortège. Outre l'avion gouvernemental, des hélicoptères et des véhicules devraient également être de la partie.
Pendant la conférence, l'accès à l'hôtel du Bürgenstock sera minutieusement surveillé. Une zone d'exclusion a été mise en place. Chaque personne sera contrôlée de près dès le 13 juin aux alentours de la zone interdite. La plongée et la baignade seront même interdites dans une zone précise du lac des Quatre-Cantons. L'espace aérien sera bouclé au-dessus du centre du Bürgenstock dans un rayon de 46,3 kilomètres. Selon le directeur du Bürgenstock Chris Franzen, la Confédération choisira en outre quel chef d'État séjournera à quel endroit précis. Le cortège américain aura déjà visité le lieu du sommet au préalable – comme de nombreuses autres délégations.
Qui d'autre est attendu en plus de Kamala Harris?
La liste des invités est un long défilé de leaders politiques occidentaux: le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le chancelier allemand Olaf Scholz, le président français Emmanuel Macron, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen et le président du Conseil européen Charles Michel, sans oublier le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Ils se réuniront tous les 15 et 16 juin pour discuter de l'avenir de l'Ukraine et qui sait, avancer vers la paix.
